LES MANNEQUINS SOUFFRENT EN SILENCE
Les lumières s'éteignent
Juste l'éclairage public
Pour dévoiler le fonds commercial.
La vulgaire grille descend
L'atmosphère d'une prison
Il les a enfermé
Et s 'en va comme d'habitude ...
Les mannequins n'aiment pas la nuit
Elles sont toutes nues
Elles ont froid
Pourtant elles ne bronchent pas.
Les pervers font du lèche-vitrine
Comme de vrais affamés
Se précipitant sur les proies faciles
Et totalement innocentes.
Les mannequins sont sensibles
Elles ressentent tout
Elles souffrent en silence
Comme chaque soir.
Les yeux noirs
Au fond ; l'abîme
Il tombe des larmes
De désespoir.
Les mannequins immobiles
Victimes, violées, salies
Par ces bourreaux
Qui ne savent pas se contrôler.
Les passants n'ont rien vu
Ils se taisent et disparaissent
Le brouillard les dissimule
Comme complice…